Guillaume Sommerer : Une idée en plus pour compléter vos portefeuilles Valeur Ajoutée. Benjamin Sacchet est avec nous pour Avant-Garde Family Office. Bonjour Benjamin, ravi de vous retrouver. Et vous êtes positif sur le titre Peugeot Invest. Voilà une preuve peut-être que la Bourse de Paris n'est pas encore un musée. Vous voyez du potentiel dans la holding de la famille Peugeot ?
Benjamin Sacchet : Potentiel encore très caché, Guillaume, en l'occurrence, puisqu'on va plutôt être neutres sur le dossier. On aime bien les holdings familiales chez Avant-Garde Family Office. On a notamment du Odet, du Exor, du Dior en portefeuille, dont on a déjà parlé sur votre antenne. Aujourd'hui, l'idée, c'est de parler effectivement de la holding de la famille Peugeot. Peugeot Invest, qui détient notamment du Stellantis, dont ils sont les fondateurs, Forvia, ex-Faurecia, des participations cotées sur le coté ou encore du Rothschild, du co-investissement, quelques fonds d'investissement. C'est un dossier qu'on a beaucoup étudié chez Avant-Garde en début d'année, en pensant qu'il y avait peut-être une opportunité. Et finalement, on a tranché qu'il n'y avait pas d'opportunité. L'actualité récente pourrait peut-être rebattre sensiblement les cartes.
Guillaume Sommerer : Alors voilà, ce n'est pas encore fait, ce n'est pas encore joué ni gagné, mais peut-être une actualité récente qui pourrait changer la donne. Jusqu'ici, vous êtes restés très prudents, mesurés, et on le sent encore à la tonalité de votre propos aujourd'hui sur ce titre, effectivement, coté à la Bourse de Paris, Peugeot Invest. Pourquoi cette prudence quand même générale autour de Peugeot Invest en Bourse ?
Benjamin Sacchet : Vous le savez, dans une holding, finalement, on a plein de participations. Il faut dire quand même que le track record de Peugeot Invest est plutôt médiocre. Dans le temps, je cite deux opérations qui font montre peut-être de due diligence qui ont pu être mal faites. Ils ont investi dans Orpea, ils ont aussi investi dans une foncière autrichienne qui a fait défaut. Donc un track record plutôt médiocre. Vous avez une diversification qui est importante, peut-être trop pour une holding d'ailleurs. Vous avez une faible lisibilité stratégique aussi. On ne sait pas trop ce qu'ils font, pourquoi ils le font. En tout cas, ils communiquent relativement peu au marché sur ces sujets. Et tous ces points creusent finalement la décote. Parce que vous avez toujours une décote dans une holding, mais là, elle est beaucoup creusée. C'est ce dernier point sur lequel l'activisme de plusieurs acteurs en ce moment pourrait peut-être modifier la donne.
Guillaume Sommerer : C'est cet activisme de plusieurs acteurs que vous allez nous décrire et nous dévoiler dans un instant, cet activisme qui pourrait peut-être enfin redonner du tonus à ce titre ?
Benjamin Sacchet : Peut-être. C'est vraiment la tonalité du message qu'on veut faire passer. Vous avez Sicomore et Moneta qui ont pris une participation qui permet, a minima, c'est sûr, d'entamer le débat lors de prochaines assemblées générales, débat sur les éléments qui amènent la décote de holding de l'ordre de 55% aujourd'hui, ce qui est considérable. Selon nous, cette petite participation ne donne pas suffisamment de poids face au quasiment 90% de droits de vote de la famille. Je me joins d'ailleurs à Pascal Quiry qui a indiqué dans son dernier billet qu'un retrait de cote était probablement l'opération la plus relutive que la famille Peugeot puisse faire aujourd'hui. Alors Peugeot pourrait peut-être sortir du musée dont vous parliez tout à l'heure. Quand on parle de ça, on se dit qu’un retrait de cote serait peut-être une bonne idée en tant qu'investisseur, puisque quand vous faites un retrait, il y a une prime, donc l'investisseur gagne de l'argent. Mais franchement, ça peut prendre longtemps et l'intérêt de la famille, ce sera de retirer à un moment où la décote est le plus creusée. Et donc les intérêts sont désalignés. Nous, on passe, on pense qu'il y a mieux à faire. Et notamment sur Exor, dont on avait déjà parlé à cette antenne, la holding de la famille Agnelli, fondatrice de Fiat, qui détient, elle aussi, également une grosse participation dans Stellantis, mais qui, selon nous, gère mieux ses affaires.
Guillaume Sommerer : Ça a le mérite d'être franc. Et c'est dit. Merci beaucoup. Benjamin Sacchet et ses équipes chez Avant-Garde Family Office, régulièrement à nos côtés. Donc, peut-être une opportunité à venir sur Peugeot Invest, mais avec prudence, on l'a bien senti dans vos propos.